dévelouter

⇒DÉVELOUTER, verbe trans.

Rare

A.— Enlever son aspect velouté (à une surface).

— Emploi pronom. réfl. Ses joues perdaient leur rondeur et se déveloutaient (GREEN, Malfaiteur, 1955, p. 80).

B.— P. métaph. ou au fig. Enlever son charme, sa douceur à (quelque chose). Les troubles de la passion dérangent le bon ordre de l'existence matérielle et morale, en même temps qu'ils déveloutent la rêverie (BOURGET, Profils perdus, 1884, p. 246). Un jeu d'événements dont la révélation dévelouterait une comédie toute neuve (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 160).

Rem. La docum. atteste le dér. déveloutement, subst. masc., rare. État de ce qui est dévelouté. De ce beau fruit [Edward], la meurtrissure à peine était perceptible, mais comment eût-elle échappé à Édith, cette maniaque de l'adolescence et des jeunes corps intacts? Un tel déveloutement lui était le signe que rien de son amour ne survivait (MAURIAC, Chair et sang, 1920, p. 212).

Étymol. et Hist. 1. 1876 âme déveloutée (RENAN, Souv. enf., p. 14); 1884 trans. (BOURGET, Profils perdus, p. 246); 2. 1879 « qui a perdu son velouté (de la peau, etc.) » (RICHEPIN, M^me André, p. 287); 1953 trans. (LA VARENDE, Souv. seigneur, p. 93). Dér. de velouter; préf. dé- (lat. dis-).

dévelouter [devəlute] v. tr.

ÉTYM. 1884; 1876, p. p.; de 1. dé-, et velouter.

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♦ Rare. Ôter son aspect velouté à. — Pron. || Ses joues perdaient leur rondeur et se déveloutaient (J. Green, le Malfaiteur, in T. L. F.). (Surtout au p. p.). || Une peau déveloutée.

♦ Figuré :

0 Si différents qu'ils soient les uns des autres, presque tous ceux qui ont subi cette formation de Normale ont un je ne sais quoi de sec, de brillant, de « dévelouté ».

F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 24.

Encyclopédie Universelle. 2012.